lundi 27 octobre 2014

Chronique du livre: Au Pays de Dieu de Douglas Kennedy


« Dieu, il t’aime, pigé ? »

Tel était l’essentiel du discours des prédicateurs rencontrés par Douglas Kennedy, lors de son exploration des la « Bible belt ». Une affirmation souvent suivie par un appel aux dons, destinés à diffuser la parole sainte, à ramener les brebis galeuses sur le droit chemin. C’est-à-dire, à renflouer les poches des prêcheurs.
Ce carnet de voyage se veut le reflet du néo christianisme dans  l’Amérique profonde, confédérée et raciste.
Télévangélisation, surmédiatisation, abus de confiance, escroquerie, tout semble permis dans le pays de la seconde chance. Un pays où les ex mafieux, les motards, les ex détenus peuvent prétendre à devenir prêtres et évangéliser les foules.
Outre la fourberie de la plupart des prêcheurs cités dans ce récit, c’est la crédulité des ouailles qui marque le plus. Aussi bien les gens modestes, la petite bourgeoisie que les riches ont été « victimes », hypnotisées par le show des prédicateurs qui ne lésinent pas sur les moyens pour appâter la galerie.
Les expériences vécues par l’auteur sont relatées de manière neutre et objective. Néanmoins, quelques sarcasmes se sont glissés tout au long du récit, permettant ainsi d’atténuer certaines aberrations.
Un style fluide, une lecture captivante qui se laisse apprécier même sans intervention divine.

A touch of sin de Jia Zhang Ke (2013)


Rage against the system

Ce sont quatre personnages, quatre destins qu’on suit à travers ce film.

Celui de Dahai, un modeste travailleur idéaliste, cherchant à établir un semblant d’équité dans son patelin. Il s’élève contre les autorités locales et le golden boy malhonnête, cherchant à récupérer son dû. N’arrivant à rien avec la manière « douce », il passe à la méthode radicale.

Celui de Xiao Hui, un ouvrier victime d’injustice, qui change de boulot dans l’espoir de s’épanouir, et de mettre fin à sa situation précaire. 

Celui de Zhao Tao, une « briseuse de ménage »  qui subit les préjugés de la société et qui tente de fuir son quotidien devenu invivable.

Et celui de Zhou San, un père de famille ayant la gâchette facile qui tente de subvenir aux besoins des siens via des moyens pas très orthodoxes.
Le parcours des personnages est touchant, certaines répliques ne manquent pas d’audace et la prévisibilité est quasi inexistante dans ce film. C’est une manière originale de refléter le mal-être des gens modestes dans une Chine à la fois capitaliste et communiste, développée et conservatrice, ambitieuse et corrompue.

I saw the devil de Kim Jee-Woon (2010)





Who’s the devil?
Pour venger la mort affreuse de sa fiancée, un agent des services secrets coréens (interprété par Lee Byung-Hun) se lance à la poursuite de l’auteur de ce crime (Choi Min-Sik).
Jusque là, rien de bien original.

Le déroulement de l’histoire se montre tout aussi « has seen » et prévisible, exception faite de quelques scènes où le suspens est bien palpable.



Le vengeur, représentant de l’ordre, et voulant se faire justice n’hésite pas à employer des méthodes abjectes aussi bien pour trouver l’assassin que pour lui mener la vie dure.

Le psychopathe quant à lui, non content de récidiver, décide lui aussi de se venger, créant ainsi un duel entre venger et revanchard.

Le point positif du film : le jeu et la présence de Choi Min-Sik, exceptionnels (comme d’habitude).
Lee Byung-Hun, quant à lui, toujours aussi belle gueule, semble gagner en maturité. Son rôle est plus travaillé et son jeu privilégie le fond à la forme.
On est loin de l’époque « the harmonium in my memory ». On lui pardonnerait presque sa prestation lamentable dans G.I Joe.

jeudi 23 octobre 2014

Chronique du livre: Les vacances d'un serial killer de Nadine MONFILS

Une famille composée d’un père raté, fan d’Eddie Mercks, d’une mère désespérée vivant dans ses rêveries telle la Dame Bovary, de deux ados un peu trop portés sur les substances illicites, la musique destroy et les scènes gores, et d’une mamie nympho, décide de partir en vacances, histoire de changer d’air.
C’était sans compter sur le quotidien, qui a vite fait de les rattraper, à coup de scènes de ménage, de tromperies, de conflits, et autres habitudes malsaines.
Si la famille n’a pas chômé, Roger (Biloute pour les intimes) le serial killer si. Il a décidé de faire un break et de cesser de découper les gens, jusqu’à ce que Mamie Cornemuse croise son chemin.
Une histoire qui, à priori, part dans tous les sens, mais qui se trouve être bien ficelée.
Un livre sans prétention, qui se laisse lire facilement et dont le seul intérêt, outre les scènes loufoques, réside dans la description des caractères bien trempés des personnages, ce qui les rend attachants.