lundi 28 juin 2021

Chronique du livre: La découverte de l’Amérique par les Turcs de Jorge Amado

Ma première rencontre avec Jorge Amado n’a pas été très concluante et cette lecture m’a laissée pour le moins remontée, alors que je me faisais une joie de découvrir une nouvelle plume Brésilienne.

Dans ce court roman de 126 pages, on suit principalement deux personnages: Raduan et Jamil, tous deux partis s’établir à Bahia au Brésil et qu’on prend à tort pour des Turcs (le premier est Libanais, le second Syrien). 

Si les péripéties de leur voyage ainsi que leur adaptation à leur nouvel environnement sont à peine relatées, la majeure partie du roman est consacrée à la problématique suivante: la nécessité de “trouver” un mari à Adma. L’un des personnages féminins dont l’auteur dépeint le caractère et le physique de la manière la moins subtil qui soit. 

Adma est aussi laide dans l’absolu que comparée à ses trois sœurs. En plus de ses tares physiques, elle est acariâtre, représente un fard d’eau pour toute la fille et a été impossible à caser malgré l’importance de la dot que son père serait prêt à apporter.

Lors de cette quête, Raduan joue le rôle d’entremetteur et Jamil celui de l’un des prétendants contrariés.

Si j’arrive à concevoir que l’on puisse traiter des thématiques épineuses par dessus le bras, avec légèreté ou on y incluant des notes d’humour, je n’arrive pas à m’expliquer la piètre image de la femme dépeinte dans ce roman, même lorsque je le remets dans le contexte d’une une bourgade brésilienne du début du 20e siècle (où,je suppose, des notions telles que mainsplaining, misogynie, sexisme et machisme ne sont pas très répandues, comme nulle part ailleurs à cette époque.)

La femme dans ce roman est soit une prostituée, soit une allumeuse, soit un simple objet sexuel, soit un être soumis ou un laideron refoulé qu’on devrait décomplexer et dompter à coup “de bâton et de carotte”. 

Sur les 126 pages, j’ai compté plus d’une quinzaine de passages rétrogrades, voire misogynes, et un passage qui “tolère” la violence conjugale.

Les passages qui se voulaient drolatiques ont eu pour seul effet de me mettre en rogne face à autant de négligence de la part de l’auteur. 


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