Sweet tooth est une série fantastique américaine, en cours de production par Netflix.
J’ai eu l’opportunité de regarder la première saison (huit épisodes) et j’ai été complètement subjuguée par l’univers que Beth Schwartz et Jim Mickle ont réussi à mettre en place.
Tirée de la bande dessinée du même nom*, Sweet tooth retrace les péripéties de Gus, un hybride mi-humain mi-cerf de dix ans, qui part à la recherche de ses origines.
Une quête qui paraît d’un extrême simplicité de prime abord mais qui soulève plusieurs interrogations beaucoup moins légères (et qui se trouvent être d’actualité au moment du visionnage) telles que l’avenir de l’humanité, le rapport de l’humain à la nature, les origines des pandémies, le spécisme, la survie des espèces et l'apparition de nouvelles.
Durant les premiers épisodes, on constate que des créatures hybrides existent et qu’au moment de leur apparition, un pandémie est en train de faire un ravage auprès des humains.
On se conforte dans le sentiment (partagé par quelques personnages) que ces deux manifestations caractérisent la réaction de Dame Nature face aux agressions subies par les humains (pollution, gestion malsaine des ressources naturelles, extinction des espèces, changements climatiques, surconsommation,...)
On apprendra au fil des épisodes qu’il n’en est malheureusement rien.
L’humain est incapable de demie mesure: face aux dégâts qu’il a provoqué durant quelques siècles, il en provoque d’autres, beaucoup plus atroces en pensant que ça va rectifier le tir.
Si j’ai un peu déchanté en me rendant compte que la Nature était pacifiste par nature (mauvais jeu de mot involontaire) et incapable de punir l’Homme pour tout ce qu’il a fait, le fait de constater l’infinie nuisance et l’immensité de l’ignorance de ce dernier n’a fait que confirmer mes à priori quant à cette espèce.
Même si c’était prévisible et décevant, ça a quelque peu flatté mes capacités de déduction.
Point de vue forme, la photographie assurée par John Cavill, Dave Garbett et Aaron Morton est vraiment belle. Un vrai plaisir pour les yeux.
Les personnages sont bien conçus, à mon sens, même si je déplore un manque de profondeur pour celui de Jepp et du Général Abbott.
J’ai espoir que la deuxième saison va leur apporter un peu plus de relief.
Un gros coup de cœur pour le personnage animé de Bobby, la taupe hybride (pas bien finie comme diraient les médisants) qui est si mignonne qu’on lui pardonne volontiers d’avoir été à l’origine de la capture des enfants hybrides.
*publiée chez Urban Comics, écrite et illustrée par Jeff Lemire
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