mercredi 7 juillet 2021

Chronique de la bande dessinée: Fueye de Jorge González

Ce roman graphique a pour principale thématique l’immigration et plus précisément celle qui a eu lieu de l’Europe vers l’Argentine à partir des années 10 du siècle dernier.

Dans la première partie du roman, on suit une famille italienne qui a décidé de s’installer en Argentine. La noirceur des planches donne tout de suite le ton: l’immigration va être abordée selon une optique dramatique, sombre et limite étouffante. 

On se rend compte dès les premières pages qu’on ne va pas être dans la nuance. 

Quitter son pays, couper avec ses racines n’est évidemment pas une partie de plaisir, l’intégration ne va pas l’être non plus. 

Au fil des pages les couleurs deviennent moins asphyxiantes sans pour autant gagner en éclat. 

L’incorrigible optimiste que je suis se serait attendue à une palette plus chatoyante une fois les personnages installés dans leur nouvel Eldorado. 
Mais mon bref moment d’enthouiasme a été vide refoulé par la dureté de la réalité perçue par Jorge González, et ce n’est pas plus mal en fin de compte. Le message ne fut que plus percutant.

La deuxième partie du roman graphique, beaucoup moins conséquente que la première, est plus autobiographique. L’auteur y retrace le chemin qui l’a conduit à créer FUEYE (les recherches qu’il a menées, les discussions sur l’immigration qu’il a eu avec ses amis, son propre vécu, …). 

Elle est parsemée d’interrogations sur des notions telles que la mélancolie, le chez soi, les motivations qui poussent certaines personnes à vouloir changer de pays, la perception qu’on peut avoir de son pays, et d'autres réflexions qui pourraient tourmenter l’immigrant.

Ce sont ces passages introspectifs qui, à mon sens, ont réussi à faire émerger cette œuvre des oubliettes vers lesquelles elle a sombré. 

En dépit de ma sensibilité à la thématique d’immigration (légale et clandestine), d’exil et d’expatriation, je reste mitigée face à cette lecture. J’ai l’impression qu’on a seulement effleuré un sujet qui aurait gagné à être beaucoup plus approfondi.

Même si c’est le destin de plusieurs générations d’immigrants qui est présenté dans ce roman graphique, je n’ai malheureusement réussi à m’attacher à aucun d’eux.


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