vendredi 9 juillet 2021

Série: Katla

Une série créée par Baltasar Kormákur et Sigurjón Kjartansson

Katla est ma première série islandaise. Elle m’a été recommandée par une personne qui a bon goût en matière de séries, de films et de lectures.

J’ai donc foncé tête baissée, je l’ai regardée et je n’ai pas été déçue. 

J’ai juste été intriguée et avide de plus de détails concernant la suite (si jamais Netflix décide d’en commander).

Le série, bien que captivante, n’est pas vraiment facile à résumer.

Voici une tentative: la vie des habitants d’une ville islandaise se trouve bouleversée suite à l’éruption violente de son volcan, Katla.

De mystérieuses créatures, d’apparence humaine, voient le jour tout près de ce volcan et regagnent la ville pour “continuer” à vivre leurs vies respectives.

L’élément le plus intrigant concernant ces créatures, c’est qu’elles ressemblent comme deux gouttes d’eau à d’autres habitants de la ville. 

Elles ont le même nom, le même vécu et pratiquement la même personnalité.

Ces créatures peuvent être une copie de personnes qui ont réellement existé mais qui ne font plus partie de ce monde, une version moins âgée d’une personne vivante ou une reproduction améliorée et contemporaine d’une habitante de la ville.

C’est là que les questions existentielles ont commencé à déferler et que mon attention s’est décuplée.

L’existence de ces créatures est-elle une métaphore des secondes chances que l’univers nous offre de temps en temps ?


Ces créatures viennent-elles réparer l’existant ?

Si nous sommes ce que nous sommes, est-ce grâce à ce que l’on fait ou est-ce le fruit du hasard ?

Bien évidemment, je ne dispose d’aucune réponse et c’est peut-être mieux ainsi.

Je ne suis même pas capable de prévoir ma réaction si jamais mon double se présente devant moi, me vole ma vie et me mets à l’écart, ni celle que j’aurais si une “copie” d’une personne que j’aime apparaît et continue à vivre comme si rien n’était.

Serais-je capable de l’aimer comme l’originale ? Serais-je capable de faire face à la concurrence ?

Même si je n'attends aucune réponse directe à toutes ces interrogations, je suis vraiment curieuse de connaître plus en détail les vertus de ce volcan, la composition mystérieuse de cette roche qui se transforme en copies humaines et surtout l’évolution psychologique de ces dernières.


jeudi 8 juillet 2021

Chronique du livre: Frida Kahlo - Colección Antiprincesas #1


En prévision de la lecture qui risque d'être moralement éreintante que je m'apprête à entamer, je me suis dit qu'une dose de douceur s'imposait.

Cet album jeunesse dédié à Frida Kahlo était vraiment ce qu'il me fallait: des desseins mignons, des informations intéressantes qui concernent une thématique que j'affectionne et une initiative fort saluable qui propose aux lecteurs de voir le monde à travers un autre angle.
Les différents personnages de la collection Otras Princesas ne sont pas des super héros/super héroïnes.
Ce sont des personnes réelles dénuées de super pouvoir mais dont l'importance n'est pas moindre.
Je ne suis clairement pas la première cible d'un tel ouvrage, puisqu'il est destiné aux enfants, mais cette lecture a été un vrai plaisir.

Les illustrations sont de Pitu Saá et le design de Martín Azcurra.

mercredi 7 juillet 2021

Chronique de la bande dessinée: Fueye de Jorge González

Ce roman graphique a pour principale thématique l’immigration et plus précisément celle qui a eu lieu de l’Europe vers l’Argentine à partir des années 10 du siècle dernier.

Dans la première partie du roman, on suit une famille italienne qui a décidé de s’installer en Argentine. La noirceur des planches donne tout de suite le ton: l’immigration va être abordée selon une optique dramatique, sombre et limite étouffante. 

On se rend compte dès les premières pages qu’on ne va pas être dans la nuance. 

Quitter son pays, couper avec ses racines n’est évidemment pas une partie de plaisir, l’intégration ne va pas l’être non plus. 

Au fil des pages les couleurs deviennent moins asphyxiantes sans pour autant gagner en éclat. 

L’incorrigible optimiste que je suis se serait attendue à une palette plus chatoyante une fois les personnages installés dans leur nouvel Eldorado. 
Mais mon bref moment d’enthouiasme a été vide refoulé par la dureté de la réalité perçue par Jorge González, et ce n’est pas plus mal en fin de compte. Le message ne fut que plus percutant.

La deuxième partie du roman graphique, beaucoup moins conséquente que la première, est plus autobiographique. L’auteur y retrace le chemin qui l’a conduit à créer FUEYE (les recherches qu’il a menées, les discussions sur l’immigration qu’il a eu avec ses amis, son propre vécu, …). 

Elle est parsemée d’interrogations sur des notions telles que la mélancolie, le chez soi, les motivations qui poussent certaines personnes à vouloir changer de pays, la perception qu’on peut avoir de son pays, et d'autres réflexions qui pourraient tourmenter l’immigrant.

Ce sont ces passages introspectifs qui, à mon sens, ont réussi à faire émerger cette œuvre des oubliettes vers lesquelles elle a sombré. 

En dépit de ma sensibilité à la thématique d’immigration (légale et clandestine), d’exil et d’expatriation, je reste mitigée face à cette lecture. J’ai l’impression qu’on a seulement effleuré un sujet qui aurait gagné à être beaucoup plus approfondi.

Même si c’est le destin de plusieurs générations d’immigrants qui est présenté dans ce roman graphique, je n’ai malheureusement réussi à m’attacher à aucun d’eux.


mardi 6 juillet 2021

Mini pile à lire: Trois romans graphiques en espagnol



En marge de la pile à lire que j'ai constitué pour les trois mois de l'été, je me fixe comme objectif de continuer la découverte des romans graphiques en langue espagnol.

Il faut avouer que les coups de cœur qu'on été El Paraíso Perdido de Pablo Auladell (inspiré de l'œuvre de John Milton) et Arrugas de Paco Roca m'ont beaucoup motivée pour continuer la découverte de ce monde qui jusqu'à il y a quelques moins, m'a été inconnu.

 

D'ailleurs, j'ai choisi une autre œuvre de Paco Roca.

Cette fois-ci il s'agit de Los Surcos del Azar, un roman graphique plusieurs fois primé (Prix de la meilleure œuvre d'auteur Espagnol au Salon International du Comic de Barcelone en 2014, Prix de la meilleure critique 2014 pour la meilleure œuvre et le meilleur scénariste, Prix Mandarache des jeunes lecteurs en 2019, Finaliste du Prix du meilleur livre pour l'année 2014, Prix Zona Cómic en 2013, Grand Prix Romics, Rome 2014). 

J'ai aussi emprunté PL*XI*GLS de Jali, de son vrai nom Jose Ángel Labari Ilundain. Il est artiste et scénariste espagnol. Son œuvre est dominée par les contes et fables pour enfants et pour adultes avec la mort comme thème récurrent.

Jali a signé plusieurs œuvres  personnelles dominées par le noir et blanc. En 2009, il publie "Le dernier grand voyage d'Olivier Duveau" (El último gran viaje de Olivier Duveau).

PL*XI*GLS a été publié en 2004 aux éditions Astiberri.

 

Dans un registre un peu plus léger, j'ai opté pour ce troisième titre. 


Il s'agit de Espanistán - Este pais se va a la mierda de Aleix Saló.

On y suit les aventure du personnage principal qui parcourt tout le royaume d'Espagne et rencontre plusieurs catégories sociales dont les chômeurs, les retraités, les militaires,  les fonctionnaires et les évêques.

Ça m'a tout l'air d'être une satire de l'Espagne actuelle avec ses émissions de télé poubelle, son architecture spéciale et son système de corruption.

 


lundi 5 juillet 2021

Chronique du livre: L'amas ardent de Yamen Manai




J'ai pressenti dès les premières pages que ce livre allait me plaire, et ce fut vraiment le cas.

L'époque décrite n'est pas si lointaine puisqu'elle couvre la période de la pré"révolution" et s'étale jusqu'à quelques années après l'ascension au pouvoir des islamistes (2010 ~ 2013).
Malgré le cadre politique désastreux, l'auteur a réussi à parsemer son texte de notes d'humour, sans pour autant sombrer ni dans le grotesque ni dans la facilité.
Un malheur n'arrivant jamais seul, les situations chaotiques se succèdent sans jamais ennuyer le lecteur ni le faire sentir coupable.
C'est peut-être là le deuxième exploit de l'auteur : l'utilisation de paraboles comme une sorte d'airbags pour amortir le choc avec une réalité que j'ai souvent tendance à fuir mais qui reste néanmoins rude.
Ce fut une lecture exquise qui m'a donné envie de m'attarder sur les autres opus de l'auteur.







vendredi 2 juillet 2021

Chronique du livre: Cette maudite race humaine de Mark Twain

Mark Twain et critique de l'anthropocentrisme; il n’en fallait pas plus pour titiller ma curiosité.

Même si j’ai trouvé la satire sur le complexe de supériorité de l'être humain un peu douce à mon sens (je préfère quand on n’y va pas de main morte, surtout pour détruire des mythes tels que l'anthropocentrisme), je n’ai pu m’empêcher d’apprécier les passages caustiques et l’humour fort élégant de l’écrivain.

Tout au long des cinq textes qui composent ce recueil, on est amené à se poser des questions telles que “Le monde a-t-il été fait pour l’homme?”, à nous interroger sur l’intelligence de Dieu et à reconsidérer la condition d' “animal inférieur”.

L’exploit, à mon sens, réalisé par Twain réside dans la légèreté (et non la superficialité) avec laquelle il a abordé des thématiques aussi complexes, face auxquelles on ne peut trancher facilement ni développer une position catégorique.


Cette œuvre pourrait être considérée comme un analgésique ( doux mais légèrement acidulé) qu’on pourrait prendre en cas de tiraillement un peu trop violent entre notre condition d’humain égocentré et l’urgence d’un antispécisme.

Mon premier Twain a donc été très concluant. J’ai vraiment hâte de retrouver sa plume. 


jeudi 1 juillet 2021

Bilan de lecture du premier semestre 2021



Durant les six premiers mois de l'année 2021, vingt sept livres ont été lus 🙆 
Le challenge pour cette année est de lire 25 livres.
Autant dire que l'objectif a été dépassé, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Les lectures pour ce premier semestre ont été relativement variées, grâce notamment aux lectures en espagnol et en arabe, en plus de celles en français.
Cette année, j'ai aussi intégré quelques romans graphique que j'ai beaucoup aimé pour la plupart.
C'est peut-être l'initiative qui m'enchante le plus et qui me motive à diversifier davantage mes lectures.
Point de vue notation, le bilan a aussi été satisfaisant avec trois livres notés cinq sur cinq dont Mon Bel Oranger de José Mauro de Vasconcelos et Arrugas de Paco Roca.
Il y a eu bien évidemment quelques déceptions, mais elles passent inaperçues face à la quantité de livres qui ont été bien évalués.
J'ai sélectionné onze livres pour cet été en espérant découvrir d'autres pépites et garder ainsi un bilan positif pour cette année. 


 

 

mercredi 30 juin 2021

Chronique de la bande dessinée: Arrugas de Paco Roca

Ce roman graphique a gagné le Prix national de la bande dessinée de 2008 👌

J'ai été très émue par la lecture de ce roman graphique dont la principale thématique est la maladie d'Alzheimer.

La savante succession des premières vignettes nous place tout de suite dans le contexte: Ernest, le personnage principal a du mal à vivre au présent.
Son fils, n'arrivant pas à gérer cette maladie, décide de le placer dans une maison de retraite.
C'est là qu'Ernest découvre la terrible routine qui régit cette institution. Mais cette rigueur ne l'a pourtant pas empêché de lier quelques amitiés avec d'autres patients.
Ce sont ces moments de complicité et de solidarité qui ont apporté de la douceur et beaucoup d'émotion à cette œuvre profonde dont le sujet ne semble pas aussi facile à traiter.
Une vraie réussite !







lundi 28 juin 2021

Summer Reading: Ma pile à lire pour l'été (2021)


L'expérience du Cold Winter Challenge tentée cet hier s'étant montrée fructueuse, je me suis dit pourquoi ne pas me constituer une "petite" pile à lire pour cet été.

Le choix a été bien évidemment très difficile et je suis encore tentée de rajouter d'autres titres. 

Pour l'instant, la voix de la raison est en train de prendre le dessus surtout que onze titres, c'est plus qu'assez pour trois mois de lecture (oui, pour moi cet été débutera le 1er juillet et prendra fin le 30 septembre).

Le seul critère de sélection dont j'ai tenu compte en choisissant les titres est l'éclectisme. J'ai essayé d'intégrer dans cette pile à lire des livres en arabe (deux), un romans graphique, des essais (trois), une biographie, des classiques (deux) et un gros pavé qui me tente depuis longtemps.

Voici donc ma sélection pour cet été, qui n'inclut pas les romans graphiques en espagnol que je compte lire: 

1. Orgueil et Préjugés de Jane Austen

2. La Bénédiction Inattendue de Yôko Ogawa

3. Nos Compagnons de Jirô Taniguchi

4. Billie H. de Louis Atangana

5. قيامة الحشاشين للهادي التيمومي

6. Panthères Noires: Histoire du Black Panther Party de Tom Van Eersel

7. Typhon de Joseph Conrad

8. La civilisation du Poisson Rouge de Bruno Patino

9. أعراس آمنة لابراهيم نصر الله

10. Fuck Le Patriarcat de Mona Eltahawy

11. Train de Nuit Pour Lisbonne de Pascal Mercier

Chronique du livre: La découverte de l’Amérique par les Turcs de Jorge Amado

Ma première rencontre avec Jorge Amado n’a pas été très concluante et cette lecture m’a laissée pour le moins remontée, alors que je me faisais une joie de découvrir une nouvelle plume Brésilienne.

Dans ce court roman de 126 pages, on suit principalement deux personnages: Raduan et Jamil, tous deux partis s’établir à Bahia au Brésil et qu’on prend à tort pour des Turcs (le premier est Libanais, le second Syrien). 

Si les péripéties de leur voyage ainsi que leur adaptation à leur nouvel environnement sont à peine relatées, la majeure partie du roman est consacrée à la problématique suivante: la nécessité de “trouver” un mari à Adma. L’un des personnages féminins dont l’auteur dépeint le caractère et le physique de la manière la moins subtil qui soit. 

Adma est aussi laide dans l’absolu que comparée à ses trois sœurs. En plus de ses tares physiques, elle est acariâtre, représente un fard d’eau pour toute la fille et a été impossible à caser malgré l’importance de la dot que son père serait prêt à apporter.

Lors de cette quête, Raduan joue le rôle d’entremetteur et Jamil celui de l’un des prétendants contrariés.

Si j’arrive à concevoir que l’on puisse traiter des thématiques épineuses par dessus le bras, avec légèreté ou on y incluant des notes d’humour, je n’arrive pas à m’expliquer la piètre image de la femme dépeinte dans ce roman, même lorsque je le remets dans le contexte d’une une bourgade brésilienne du début du 20e siècle (où,je suppose, des notions telles que mainsplaining, misogynie, sexisme et machisme ne sont pas très répandues, comme nulle part ailleurs à cette époque.)

La femme dans ce roman est soit une prostituée, soit une allumeuse, soit un simple objet sexuel, soit un être soumis ou un laideron refoulé qu’on devrait décomplexer et dompter à coup “de bâton et de carotte”. 

Sur les 126 pages, j’ai compté plus d’une quinzaine de passages rétrogrades, voire misogynes, et un passage qui “tolère” la violence conjugale.

Les passages qui se voulaient drolatiques ont eu pour seul effet de me mettre en rogne face à autant de négligence de la part de l’auteur. 


vendredi 25 juin 2021

Série: Sweet Tooth




Sweet tooth est une série fantastique américaine, en cours de production par Netflix.

J’ai eu l’opportunité de regarder la première saison (huit épisodes) et j’ai été complètement subjuguée par l’univers que Beth Schwartz et Jim Mickle ont réussi à mettre en place.

Tirée de la bande dessinée du même nom*, Sweet tooth retrace les péripéties de Gus, un hybride mi-humain mi-cerf de dix ans, qui part à la recherche de ses origines.



Une quête qui paraît d’un extrême simplicité de prime abord mais qui soulève plusieurs interrogations beaucoup moins légères (et qui se trouvent être d’actualité au moment du visionnage) telles que l’avenir de l’humanité, le rapport de l’humain à la nature, les origines des pandémies, le spécisme,  la survie des espèces et l'apparition de nouvelles.

Durant les premiers épisodes, on constate que des créatures hybrides existent et qu’au moment de leur apparition, un pandémie est en train de faire un ravage auprès des humains.

On se conforte dans le sentiment (partagé par quelques personnages) que ces deux manifestations caractérisent la réaction de Dame Nature face aux agressions subies par les humains (pollution, gestion malsaine des ressources naturelles, extinction des espèces, changements climatiques, surconsommation,...)

On apprendra au fil des épisodes qu’il n’en est malheureusement rien.

L’humain est incapable de demie mesure: face aux dégâts qu’il a provoqué durant quelques siècles, il en provoque d’autres, beaucoup plus atroces en pensant que ça va rectifier le tir.

Si j’ai un peu déchanté en me rendant compte que la Nature était pacifiste par nature (mauvais jeu de mot involontaire) et incapable de punir l’Homme pour tout ce qu’il a fait, le fait de constater l’infinie nuisance et l’immensité de l’ignorance de ce dernier n’a fait que confirmer mes à priori quant à cette espèce. 

Même si c’était prévisible et décevant, ça a quelque peu flatté mes capacités de déduction.

 

Point de vue forme, la photographie assurée par John Cavill, Dave Garbett et Aaron Morton est vraiment belle. Un vrai plaisir pour les yeux.

Les personnages sont bien conçus, à mon sens, même si je déplore un manque de profondeur pour celui de Jepp et du Général Abbott. 



J’ai espoir que la deuxième saison va leur apporter un peu plus de relief.

Un gros coup de cœur pour le personnage animé de Bobby, la taupe hybride (pas bien finie comme diraient les médisants) qui est si mignonne qu’on lui pardonne volontiers d’avoir été à l’origine de la capture des enfants hybrides. 



*publiée chez Urban Comics, écrite et illustrée par Jeff Lemire


jeudi 24 juin 2021

Chronique du livre: Intrusion de Natsuo Kirino

Déroutante serait l’adjectif qui qualifierait le mieux, selon moi, cette lecture. 

Une lecture difficile à classer et qui ne ressemble en rien à ce que j’ai pu lire jusqu’à présent, à tel point que j’ai mis plusieurs jours pour pouvoir rassembler mes idées et aborder logiquement le déroulement des événements mentionnés dans ce livre. 

On suit au fil des pages une jeune romancière (Tamaki Suzuki) qui pour les besoins de son nouveau roman, plonge dans l’univers d’un autre écrivain (Mikio Midorikawa) à travers son œuvre littéraire la plus vendue (Innocent), pour écrire une fiction largement inspirée de la vie de ce dernier.

Tout au long de sa quête, le personnage de la romancière se heurte à des zones d’ombre dans la vie de Midorikawa (dont l’identité de l’énigmatique O.) qu’elle tente d’éclaircir en allant sur le terrain et en interrogeant les proches de l’écrivain (épouse, enfants, maitresses, muse, …) qui ont la particularité de ne pas toujours dire la vérité et d’en cacher certaines. 

Les lecteurs et lectrices avides de complexité se voient rajouter une bonne couche à travers les multiples passages décrivant la vie amoureuse, mais néanmoins mouvementée, de Tamaki. 

Si l’enchevêtrement de l’intrigue peut parfois dérouter, il est à mon sens plus que légitime car il permet de s’introduire (wink wink) dans la tête du personnage de l’écrivaine, de parfois s’y identifier et de se sentir concerné.e par l’issue de son entreprise. 

Dans le respect le plus strict du female gaze, ce roman nous jette carrément dans les méandres de la pensée de son personnage féminin qu’on suit à l’aveuglette et qu’on apprécie sans juger.

Autre particularité d’Intrusion ; ses personnages que personnellement j’organise -sans aucune hiérarchie- en personnages « actifs » qui évoluent en même temps qu’on avance dans la lecture, et en personnages « passifs » qui ont vécu mais dont « la présence » est indispensable aussi bien pour l’intrigue que pour satisfaire ma curiosité malsaine (Midorikawa et O.).

Si les labyrinthes ne vous font pas peur, foncez !